Jose Manuel Merello
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Castillo de Morella. Castellón
97 x 130 cm
Technique mixte sur toile
Los niños de La Mancha
73 x 92 cm
Technique mixte sur toile
Lorsque nous observons un tableau représentant un paysage, nous ouvrons une fenêtre mentale sur une Nature que le peintre a réussi à attraper dans son œuvre. La Nature est libre, indépendante de l'être humain, mais dans un tableau c'est plutôt la Nature recréée, conçue, digérée par l'esprit humain. Cette merveille amplifie la notion de paysage ; une mer bleue deviendra une histoire trépidante ou calme de couleurs et de textures, dans un moment immobile et éternel de la façon dont le peintre a vécu cette émotion la Nature lui a donné. Et il la laisse là, sur une surface limitée et fermée, un morceau d'âme figé dans le temps à jamais.
Un paysage peut être une copie plus ou moins réelle et naturaliste, plus ou moins impressionniste ou fauve de la Nature où tout est à sa place en respectant la lumière naturelle et la perspective, mais il peut aussi en être une réinvention ou une recréation. Dans Chagall, des amoureux, un cheval bleu et une tour Eiffel rouge survolent en apesanteur des maisons penchées en perspective déformée. Dans Miró, les astres deviennent des symboles et des graphismes qui ne traversent pas un firmament insondable mais descendent au sol et se dressent devant un oiseau, avec leurs scintillements en guise de rubriques, ou sur des soleils bleus bordés de rouge, jaune et noir. Les paysages de De Chirico vibrent sous un impossible coucher de soleil permanent...
Le genre paysage a depuis longtemps cessé d'être une simple évocation pour être aussi une invention, un agencement d'éléments qui, avec leurs propres lois et règles, complètent une histoire libre dans le plan du tableau. Et c'est alors que le paysage devient un film d'extérieures. Ce qui est important et nécessaire, c'est que ce soit un paysage, une succession d'éléments naturels, des maisons, des arbres, des champs, des rivières et des mers, des soleils et des nuages, pour que nous puissions continuer à les appeler des paysages. Sinon on sera face à une histoire fantastique, on sera dans un film aussi, oui, mais pas sur la Nature.
Il en va de même pour un intérieur ou une nature morte, mais c'est dans le paysage qu'elle se manifeste le mieux, peut-être à cause de cette illusion d'un champ ouvert à travers lequel se déroule l'histoire des choses.
© José Manuel Merello
LA COULEUR
LA COULEUR
LA COULEUR
LA COULEUR
LA COULEUR
Plaza de la Reina. Valencia
100 x 81 cm
Technique mixte sur toile